lundi 9 février 2015

Le Carnisme-Maoïsme



Hors question animale, je ne pense pas que c'est en maintenant des usines agro-alimentaires pourries qu'on améliorera le sort du prolétariat...




16 commentaires:

Nico a dit…

Encore d'une belle justesse <3.

Ah l'emploi, si seulement les lobbys des allumeurs publics avait reçu le même soutien, la bougie serait un marché formidable.

veggie poulette a dit…

L'emploi de toutes façons c'est l'argument imparable. Tu veux faire une belle bouse (genre un 2ème aéroport pour que-ton-nom-soit-dans-l'histoire?) prétexte l'emploi. Tu ne veux rien changer à ton mode de vie? Prétend que sinon ça créera du chômage.

gaRENNES a dit…

Véganisme et communisme !

C'est vraiment dommage que les organisations et groupes radicaux ou révolutionnaires en Bretagne n'ont pour la plupart pas intégré le véganisme, la perspective de la Libération Animale.

Et en même temps, les personnes et organisations en faveur de la Libération Animale ne doivent pas non plus tomber dans le mépris pour les classes populaires «totalement aliénées» car n’allant pas vers le véganisme. Une critique d’ailleurs sans valeur lorsqu’elle va de pair avec l’absence du moindre début de pratique pour populariser le véganisme en Bretagne (c’est à dire en sortant des centres-villes et de l’entre-soi des «repas vegans» et des communautés ou blogs sur internet).

La question de l'industrie agro-alimentaire est véritablement explosive par tout ce qu'elle concentre d'exploitation, d'oppression et de destruction de la Nature. Mais penser que les travailleurEUSes en lutte dans les abattoirs, les usines... viendraient totalement spontanément au véganisme c'est prendre ses désirs pour des réalités.

Et si comme une personne en lien avec gaRENNES affirmait (probablement avec raison) qu'à présent que le véganisme avance plus rapidement dans la société que dans les «milieux militants», l'idéologie de l'exploitation des animaux est loin d'être vaincue.
On peut considérer (même si cela peut faire polémique) que certains courants auto-dénommés «abolitionnistes» et qualifiés de «néo-réformistes» par d'autres font le jeu de l'exploitation animale en formulant une critique «acceptable» dans le cadre du capitalisme : se voulant «pragmatique», l'objectif étant «réduire les souffrances» plutôt que la Libération Animale qui leur apparaît de plus en plus comme «irréalisable». Cette stratégie erronée va de pair avec l'illusion de pouvoir «faire évoluer» les structures en place en faveur des animaux.

Et donc, si beaucoup de radicaux ou révolutionnaires en Bretagne ne prennent pas en considération les animaux et la Nature, il y a quand-même de façon limitée des exceptions encourageantes. Les positions politiques des Groupes libertaires R. Lochu (Vannes) et F. Ferrer (Lorient) (Fédération Anarchiste dans le Morbihan) en sont l'illustration :

Doux : pourquoi nous n’avons pas manifesté à Vannes samedi 30 juin à l’appel de l’intersyndicale

Produit en Bretagne : arnaques et marketing


On peut aussi mentionner des scènes alternatives, souvent politisées, qui intègrent le véganisme dans leur pratique.

D'ailleurs, pour gaRENNES, plutôt que de «convertir» tel groupe ou telle mouvance au véganisme, l'idée est de participer à la création de bases théoriques pour la Libération Animale et l'écologie radicale au niveau local, qui a vocation a être intégrée dans un affrontement global pour renverser le capitalisme.
Adopter une stratégie adaptée de lutte et s'organiser en conséquence est crucial. Et si par ici, l'optique est orientée communiste (comprenant des références maoïstes), la place est ouverte au sein d'un mouvement pour d'autres lectures progressistes, radicales, révolutionnaires...

Gwenn a dit…

Ah, ça me rappelle un bon nombre de débat au sein de la gauche anticapitaliste !
Merci pour ce dessin, vraiment !

veggie poulette a dit…

De rien! Je vois que je ne suis pas la seule au final! C'est à la triste et rassurant. Mais triste.

Liligreen a dit…

Pauvre Bretagne, quand on sait ce que l'élevage a fait ses nappes phréatiques.

Je ne comprends pas non plus qu'on puisse défendre l'indéfendable au nom de l'emploi. Pour moi, il est évident que quand on ne consomme pas de viande, on consomme autre chose et que ça crée un autre marché, d'autres emplois...

Et puis travailler dans un abattoir, ça m'étonnerait qu'il y en ait beaucoup qui aiment ça. Je crois que c'est dans Faut-il manger les animaux qu'il est question des employés d'abattoir qui deviennent à moitié fou à tuer et à patauger dans le sang. :(

Et sérieusement, je suis curieuse de savoir ce que le personnage de l'histoire a à proposer à la place du capitalisme. Car l'idée du capitalisme (de base) est quand-même formidable pour permettre à des gens qui ont des projets de les réaliser grâce aux gens qui ont des ressources matérielles.

veggie poulette a dit…

Ca c'est clair que la Bretagne est un petit laboratoire de la surproduction et on en voit les résultats y compris écologiques! Rien de souhaitable là dedans à priori, sauf à croire les personnes qui bossent dedans incapables de faire autre chose (alors qu'en fait, j'ai rencontré plusieurs personne qui avaient bossés dans un abattoir, et là c'était la première fois que je rencontrais quelqu'un qui avait l'air d'avoir apprécié -car oui, le personnage a travaillé dans un abattoir).

Quant au capitalisme, baaah... Perso je ne défends pas ce système, je pense que ça mène forcément à la concentration des richesses. Mais je ne suis pas maoïste non plus. Les principes d'économies alternatives ont fait leur preuves mais seulement à pêtite échelle. Je pense que principalement il faudrait repenser avant tout nos échanges et les structures mondiales bref c'est au moins aussi utopique qu'un monde 100% vegan. Mais je ne trouve pas que revendiquer des emplois de merde soit la solution non plus
Abolition du salariat!

Liligreen a dit…

Outch, c'est pas limite inquiétant d'avoir travailler dans un abattoir et aimé ça?

C'est bien d'être idéaliste. C'est en tout cas beaucoup mieux que se résigner.
Et ce pourrait être sympa un système économique avec uniquement des indépendants. Et un revenu universel tant qu'à faire. :)

Liligreen a dit…

Désolée pour ma vilaine faute dans ma première phrase. J'aurais dû me relire, j'ai honte!

Anonyme a dit…

Je kiff ton blog à fond, tu devrais essayer les dégradés sur photoshop ça rend super bien!!!!!!!

veggie poulette a dit…

Merci c'est gentil!
Par contre du dégradé photoshop j'en ai utilisé c'est un peu kitsch non?

Alfila a dit…

Je vais faire ma militante anticapitaliste de base et prêcher pour ma paroisse.

Ce n'est pas en limitant sa consommation ou en "consommant autrement" qu'on viendra à bout du capitalisme (à mon sens, les choix de consommation ont un sens d'un point de vue moral mais sont peu efficients d'un point de vue économique).

Il faut au contraire attaquer le capitalisme sur le plan de la production. Par exemple en militant contre l'emploi (c'est à dire contre la subordination à un employeur qui a "droit de vie ou de mort économique" sur ses employés et qui décide de ce que (et comment) ceux-ci produisent.

Bon je ne vais pas vous ennuyer plus longtemps, mais si j'ai réussi à éveiller un soupçon de curiosité, je vous recommande grandement la lecture des propositions de Réseau Salariat et de Bernard Friot.

Au passage, c'est par ce chemin-là qu'à mon avis la libération animale a le plus de chance d'aboutir.

veggie poulette a dit…

Je suis d'accord pour l'abolition du salariat, mais à mon sens militer contre l'emploi et consommer c'est un peu comme militer pour la cause animale sans être vegan, c'est un peu "faites ce que je dis mais pas ce que je fais".

Je crois beaucoup à l'autonomie et à l'autogestion comme solutions pour sortir du circuit capitaliste.

veggie poulette a dit…

@garennes: Merci pour ce commentaire intéressant, qui était malheureusement classé en spam; c'est pour cela qu'il n'est pas apparu de suite.

veggie poulette a dit…

Je précise au passage qu'il ne s'agit pas d'opposer prolétariat et vegans, simplement croire que le prolétariat rêve de finir ses jours à Doux c'est un gros combo mépris de classe/spécisme qu'il me semblait intéressant de souligner.

Hypathia a dit…

La plupart des ouvriers d'abattoirs ne choisissent pas ces métiers : ils y sont contraints. Ce sont les moins mobiles (culturellement et géographiquement) et les moins diplômés qui occupent ces postes. Et c'est vrai, que beaucoup ont été en échec scolaire, même si (pour les carnistes) ce n'est pas politiquement correct de le dire. D'ailleurs, puisque chez nous, les classes moyennes progressent, on va chercher dans les Tiers monde la main d'oeuvre dont nous avons besoin dans les abattoirs : roumains "Bolkenstein" chez GAD, maliens cantonnés dans un quartier et invisibles à Montfort sur Meu à la Cooperl, maliens aussi à Lamballe et à Collinée chez l'abattoir de Leclerc hypermarchés. Même si le sujet est tabou ou évoqué sous couvert de bonne intégration. Je tiens de source sûre qu'ils sont surtout précaires et renvoyés chez eux à la fin de leurs contrats. Les mangeurs de viande devraient se dévouer et s'y coller, je trouve. Diplômés ou pas. Ce genre de dévolution de la cruauté aux plus faibles socialement, est éthiquement condamnable.