Paul Watson, le fondateur de Sea Shepherd a été arrêté le 13 mai à l'aéroport de Francfort, suite à une demande d'extradition du Costa Rica pour des faits remontant à 2002. Un article ici et le site en français de l'association Sea Shepherd là.
C'est une vrai question? Bon on va faire comme si... Un orque mange du poisson. Un humain peut CHOISIR d'être vegan et DONC de ne PAS manger de poisson. Si les poissons étaient mangés par les espèces piscivores plutôt que détruit par la surpêche, et ben il n'y aurait pas de problème de surpêche (hé!). C'est plus clair là?
lesquestionsquimempechentdetreunvraiveganconvaincu
a dit…
Oui, c'est une vraie question, même si c'est pas tous les jours qu'on libère un orque. L'argument du choix ne me convainc pas : on choisit autant ce qu'on fait que ce qu'on laisse faire. L'humain CHOISIT aussi de libérer l'orque.
La surpêche, d'accord, mais vous ne vous battez pas juste contre la surpêche, si ?
Déjà le soucis c'est que je ne cherche pas à convaincre, du coup bon... Mais je ne comprends pas où est le soucis. Déjà si on parle libération (je rappelle que ce n'est pas ce que fait Sea Shepherd), ça veut dire qu'avant l'orque était enfermé, donc il mangeait bien quelque chose, et ça m'étonnerait que ce soit du tofu fumé. Pour ce qui est sinon d'empêcher la mort de l'orque bien que l'orque mange du poisson, bon alors pour moi ça me paraît une évidence mais pas pour vous apparemment: si vous foutez la paix à tous les animaux, il y aura encore des prédateurs, mais plus d'extinction massive la plus rapide que la terre ai jamais connue, plus de massacres industrialisés à grande échelle, plus de cruauté sadique par intérêt financier etc etc etc. Donc du coup si le prix à payer est qu'il reste des animaux prédateurs sur la terre, moi je dis ok. Pas vous?
Ce genre de pensées est ce qui m'empêche de me définir comme véritablement antispéciste, alors autant l'exposer fièrement : Je ne crois pas que l'humain puisse juger autre chose que les comportements de ses propres semblables, ou de ceux qui partagent sa société (la question se discuterait avec un animal domestique qui, sans raison liée à sa socialisation, aurait commis un acte de violence). En particulier, le règne animal, ou les comportements carnivores des autres espèces, sont soumis à d'autres modes de socialisation et valeurs, à d'autres contraintes physiologiques, à d'autres nécessités (dont l'équilibre des différents écosystèmes) : les valeurs et jugements éthiques des humains ne peuvent s'appliquer à un monde non-humain, ou hors de portée d'un plein contrôle humain.
Donc, l'humain ne peut juger et réguler que ce que l'humain fait. Ce que les autres animaux sont ne saurait justifier, en l'état actuel de nos capacités, une intervention de l'espèce humaine.
J'ajoute que l'acte de supprimer une espèce en raison de ses caractéristiques physiologiques (pour l'orque, ces caractéristiques sont liées à un régime alimentaire) s'apparente au génocide et/ou à la haine raciale - pratiques plus condamnables, selon un point de vue humain, que la prédation. Et si on ne supprime pas l'espèce en entier, mais seulement une portion de la population, l'injustice est celle de la mort imbécile (mais commise par la main de l'homme), qui fauche sans raison ni fondement : pour tuer les orques au nom de la justice, il faut considérer que l'orque est mauvais en soi ; sans quoi il ne l'est pas.
Ben alors Belgarel, pourquoi donc se dire, avec un tel raisonnement, que c'est refuser "fièrement" l'antispécisme? Au contraire, je ne défends pas un autre point de vue, il me semble (même si je n'entends pas par là être représentative à moi toute seule de ce qu'est l'antispécisme, hein...) L'antispécisme c'est justement refuser l’anthropomorphisme. Donc dire que si l'orque mange du poisson, c'est dans sa nature, et qu'on ne peut pas le juger à l'aune de l'humain. C'est plus clair comme ça?
J'ai encore un peu de mal avec la définition de l'antispécisme, tout ça c'est un peu récent pour moi... C'est juste que séparer les humains des a.n.h. sur le plan éthique, en fonction de leur espèce, à l'aune de leur comportement "naturel", ça me donne l'impression de marquer une différence entre l'humain et les autres animaux sur des bases spécistes. (Je crois que j'aime vraiment pas la notion de détermination du comportement par la biologie en fait : instinct, genre, régime alimentaire - même combat sur tous les fronts :P)
(Après, il y a une chose dans mon raisonnement qui, effectivement, va à l'encontre du spécisme : le clivage que je propose se base non sur une appartenance à une espèce, mais à un système social / écosystème. L'orque en captivité serait donc soumis au jugement humain, un homme-singe ne le serait pas.)
C'est que pour moi, l'antispécisme n'est pas un simple refus de l'anthropomorphisme : c'est aussi le refus de catégoriser les individus en fonction de leur physiologie. Excuser le meurtre chez un animal parce qu'il est carnivore ne me paraît pas tout à fait antispéciste. Et chercher à l'excuser par d'autres raisons (sociales, comme je le fais), c'est peut-être redéfinir une certaine supériorité hiérarchique du monde humain sur le monde animal...
Ça fait un moment que j'ai pas écrit d'article...je ferais bien quelque chose pour clarifier tout ça...
Oui, l'antispécisme ce n'est pas que le refus de l'anthropomorphisme. Je faisais simplement référence au fait que l'on pense souvent que l'antispécisme, en considérant l'animal non humain sur un pied d'égalité avec l'humain, d'un point de vue de la simple prise en compte de sa capacité de souffrance et de ressenti, signifierai qu'on le place au même plan d'un point de vue comportemental. Or ce sont 2 choses très différentes. Et puis ça serait une grosse connerie de croire que nous sommes l'égal des rats ou des poissons d'un point de vue biologique (oh merde, mais c'est ce que font... les vivisecteurs!). La prise en compte de la capacité de souffrance d'un animal, le refus de la mentaphobie, la compassion quel que soit l'espèce, et la prise en compte des spécificités de chaque animal, voilà ce qui fonde à mon sens l'antispécisme. Du coup c'est vrai que l'analogie, couramment faite, avec l'antiracisme peut porter préjudice, car s'il n'y a aucune différence entre un humain et un autre sur critère de son taux de mélanine dans le sang, il y a forcément des différences entre un cheval et une fourmis. Mais ces différences nous font parfois oublier ce qui nous relie.
"Excuser le meurtre chez un animal parce qu'il est carnivore ne me paraît pas tout à fait antispéciste."--> Pourquoi? Je sais qu'il y a des végés/vegans qui sont pour intervenir dans le comportement des prédateurs, au nom du fait que les poissons ont autant le droit de vivre que l'orque, par exemple. Mais pour moi c'est un non-sens: NOUS, humains, avons mangé des animaux alors que ça ne nous est pas physiologiquement indispensable, et nous exploitons les animaux, puis avons instauré un système d'exploitation à grande échelle, où les animaux sont devenus objets de consommation. Rien à voir donc avec le lion qui bouffe la gazelle ou l'orque qui mange le poisson. Voili Voilou.
14 commentaires:
C'est vraiment du n'importe quoi cette arrestation, je suis choquée.
C'est vrai. Surtout pour des faits datant de 2002 et aussi minimes (sea shepherd et Captain Watson n'ont jamais tués personne)
il y un appel urgent pour éviter son extradition
http://www.seashepherd.fr/news-and-media/news-120515-1.html
Merci pour ce précieux lien. Personnellement, je ne crois pas trop aux cyber-actions mais pour une fois j'ai envoyé un mail.
Est-ce que libérer un orque, qui va s'empiffrer de poissons, c'est la même chose que de pêcher des poissons ?
C'est une vrai question?
Bon on va faire comme si...
Un orque mange du poisson. Un humain peut CHOISIR d'être vegan et DONC de ne PAS manger de poisson. Si les poissons étaient mangés par les espèces piscivores plutôt que détruit par la surpêche, et ben il n'y aurait pas de problème de surpêche (hé!).
C'est plus clair là?
Oui, c'est une vraie question, même si c'est pas tous les jours qu'on libère un orque. L'argument du choix ne me convainc pas : on choisit autant ce qu'on fait que ce qu'on laisse faire. L'humain CHOISIT aussi de libérer l'orque.
La surpêche, d'accord, mais vous ne vous battez pas juste contre la surpêche, si ?
Déjà le soucis c'est que je ne cherche pas à convaincre, du coup bon...
Mais je ne comprends pas où est le soucis. Déjà si on parle libération (je rappelle que ce n'est pas ce que fait Sea Shepherd), ça veut dire qu'avant l'orque était enfermé, donc il mangeait bien quelque chose, et ça m'étonnerait que ce soit du tofu fumé.
Pour ce qui est sinon d'empêcher la mort de l'orque bien que l'orque mange du poisson, bon alors pour moi ça me paraît une évidence mais pas pour vous apparemment: si vous foutez la paix à tous les animaux, il y aura encore des prédateurs, mais plus d'extinction massive la plus rapide que la terre ai jamais connue, plus de massacres industrialisés à grande échelle, plus de cruauté sadique par intérêt financier etc etc etc. Donc du coup si le prix à payer est qu'il reste des animaux prédateurs sur la terre, moi je dis ok. Pas vous?
Ce genre de pensées est ce qui m'empêche de me définir comme véritablement antispéciste, alors autant l'exposer fièrement :
Je ne crois pas que l'humain puisse juger autre chose que les comportements de ses propres semblables, ou de ceux qui partagent sa société (la question se discuterait avec un animal domestique qui, sans raison liée à sa socialisation, aurait commis un acte de violence). En particulier, le règne animal, ou les comportements carnivores des autres espèces, sont soumis à d'autres modes de socialisation et valeurs, à d'autres contraintes physiologiques, à d'autres nécessités (dont l'équilibre des différents écosystèmes) : les valeurs et jugements éthiques des humains ne peuvent s'appliquer à un monde non-humain, ou hors de portée d'un plein contrôle humain.
Donc, l'humain ne peut juger et réguler que ce que l'humain fait. Ce que les autres animaux sont ne saurait justifier, en l'état actuel de nos capacités, une intervention de l'espèce humaine.
J'ajoute que l'acte de supprimer une espèce en raison de ses caractéristiques physiologiques (pour l'orque, ces caractéristiques sont liées à un régime alimentaire) s'apparente au génocide et/ou à la haine raciale - pratiques plus condamnables, selon un point de vue humain, que la prédation. Et si on ne supprime pas l'espèce en entier, mais seulement une portion de la population, l'injustice est celle de la mort imbécile (mais commise par la main de l'homme), qui fauche sans raison ni fondement : pour tuer les orques au nom de la justice, il faut considérer que l'orque est mauvais en soi ; sans quoi il ne l'est pas.
Ben alors Belgarel, pourquoi donc se dire, avec un tel raisonnement, que c'est refuser "fièrement" l'antispécisme? Au contraire, je ne défends pas un autre point de vue, il me semble (même si je n'entends pas par là être représentative à moi toute seule de ce qu'est l'antispécisme, hein...)
L'antispécisme c'est justement refuser l’anthropomorphisme. Donc dire que si l'orque mange du poisson, c'est dans sa nature, et qu'on ne peut pas le juger à l'aune de l'humain.
C'est plus clair comme ça?
J'ai encore un peu de mal avec la définition de l'antispécisme, tout ça c'est un peu récent pour moi...
C'est juste que séparer les humains des a.n.h. sur le plan éthique, en fonction de leur espèce, à l'aune de leur comportement "naturel", ça me donne l'impression de marquer une différence entre l'humain et les autres animaux sur des bases spécistes.
(Je crois que j'aime vraiment pas la notion de détermination du comportement par la biologie en fait : instinct, genre, régime alimentaire - même combat sur tous les fronts :P)
(Après, il y a une chose dans mon raisonnement qui, effectivement, va à l'encontre du spécisme : le clivage que je propose se base non sur une appartenance à une espèce, mais à un système social / écosystème. L'orque en captivité serait donc soumis au jugement humain, un homme-singe ne le serait pas.)
C'est que pour moi, l'antispécisme n'est pas un simple refus de l'anthropomorphisme : c'est aussi le refus de catégoriser les individus en fonction de leur physiologie. Excuser le meurtre chez un animal parce qu'il est carnivore ne me paraît pas tout à fait antispéciste. Et chercher à l'excuser par d'autres raisons (sociales, comme je le fais), c'est peut-être redéfinir une certaine supériorité hiérarchique du monde humain sur le monde animal...
Ça fait un moment que j'ai pas écrit d'article...je ferais bien quelque chose pour clarifier tout ça...
Oui, l'antispécisme ce n'est pas que le refus de l'anthropomorphisme. Je faisais simplement référence au fait que l'on pense souvent que l'antispécisme, en considérant l'animal non humain sur un pied d'égalité avec l'humain, d'un point de vue de la simple prise en compte de sa capacité de souffrance et de ressenti, signifierai qu'on le place au même plan d'un point de vue comportemental. Or ce sont 2 choses très différentes. Et puis ça serait une grosse connerie de croire que nous sommes l'égal des rats ou des poissons d'un point de vue biologique (oh merde, mais c'est ce que font... les vivisecteurs!). La prise en compte de la capacité de souffrance d'un animal, le refus de la mentaphobie, la compassion quel que soit l'espèce, et la prise en compte des spécificités de chaque animal, voilà ce qui fonde à mon sens l'antispécisme. Du coup c'est vrai que l'analogie, couramment faite, avec l'antiracisme peut porter préjudice, car s'il n'y a aucune différence entre un humain et un autre sur critère de son taux de mélanine dans le sang, il y a forcément des différences entre un cheval et une fourmis. Mais ces différences nous font parfois oublier ce qui nous relie.
"Excuser le meurtre chez un animal parce qu'il est carnivore ne me paraît pas tout à fait antispéciste."--> Pourquoi? Je sais qu'il y a des végés/vegans qui sont pour intervenir dans le comportement des prédateurs, au nom du fait que les poissons ont autant le droit de vivre que l'orque, par exemple. Mais pour moi c'est un non-sens: NOUS, humains, avons mangé des animaux alors que ça ne nous est pas physiologiquement indispensable, et nous exploitons les animaux, puis avons instauré un système d'exploitation à grande échelle, où les animaux sont devenus objets de consommation. Rien à voir donc avec le lion qui bouffe la gazelle ou l'orque qui mange le poisson. Voili Voilou.
On peut même résumer ça en quelques mots: ça serait tout aussi spéciste de vouloir tuer les orques pour sauver des poissons.
j'adore, merci
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