dimanche 2 avril 2017

L'antispécisme, un truc enfantin?

J'ai remarqué que la cause animale était rarement prise au sérieux, et le fait de devenir vegan comme un acte immature, et, dans un sens qui se veut péjoratif par ceux l'emploient, enfantin.
Il est vrai que les enfants sont les premiers à comprendre le principe du veganisme quand on leur explique:
En tous cas, jusqu'à ce que les adultes tentent de lui inculquer le contraire:

Quel que soit la simplicité "enfantine", justement, du raisonnement de base (=il ne faut pas faire de mal aux animaux), on instaure peu à peu une construction mentale pour aller à l'encontre de ce principe de base et donc accepter les diverses souffrances infligés aux animaux non humains comme des souffrances inévitables, voir nécessaire à la survie de l'homme, voir de l'animal en lui-même (quand par exemple on justifie les zoos ou les élevage en disant que leur disparition entrainerait la disparition de l'espèce).

C'est ce qu'on appelle la dissonance cognitive. C'est comme un mur de raisonnement entre les faits et notre conscience.

J'étais beaucoup plus dans une certaine innocence quand je croyais que les élevages bio c'était presque trop beau pour les animaux, que la chasse c'était pour réguler et les abattoirs un endroit auquel je n'avais jamais vraiment pensé.


7 commentaires:

Anonyme a dit…

Preuve que le regard sur les enfants doit progresser aussi!
Je pense à cette citation:
"A tous les adultes
Vous dites :
C'est fatigant de fréquenter les enfants.
Vous avez raison.
Vous ajoutez :
Parcequ'il faut se mettre à leur niveau, se baisser, s'incliner, se courber,se faire petit.
Là vous avez tort.
Ce n'est pas cela qui fatigue le plus.
C'est plutôt le fait d'être obligé
de s'élever jusqu'à la hauteur de leurs sentiments.
De se hisser sur la pointe des pieds pour ne pas les blesser."

Spontanément les enfants et les ados sont sensibles et réceptifs à la cohérence paroles/actes.
C'est eux qui viennent réclamer du sens dans le quotidien, qui viennent interroger le bien-fondé des codes sociaux.
Et c'est tant mieux :-)
Alors "enfantin" devrait être un beau compliment!
;-)
Merci pour votre blog, très inspirant.
New40.

veggie poulette a dit…

Merci! Oui, "enfantin" ne devrait pas être un synonyme d'"immature" ou de naïveté, car un enfant n'est pas un être en devenir, c'est une personne tout court.

Porquépique a dit…

Oui... Bon, cela dit, invoquer la cohérence interne comme facteur justifiant, c'est légèrement périlleux. Je veux te tuer/je le fais. Je suis le plus fort/je fais comme je le dis. le plus cohérent est finalement souvent le plus puissant. Bref, il est préférable de ne pas nécessairement mettre la cohérence, qui est nécessaire, comme raison suffisante. Et reconnaître la faiblesse, l'impuissance, le fait que tout ne va pas toujours "dans le même sens", bref la condition vivante, est alors condamné.

veggie poulette a dit…

Je suis désolée, mais j'ai rien compris à ce dernier commentaire ^^.

Cassy a dit…

Je fais peut-être ma pointilleuse mais je n'ai pas du tout compris le principe de "dissonance cognitive" comme un synonyme de "mur d'illusion", il me semble que dans ce concept, tu as plus ou moins conscience des 2 idées qui se heurtent, ce qui créé l'inconfort mental.
J'ai l'impression que dans ton dessin, la petite fille et l'adulte ne remettent plus vraiment en cause ce que l'on fait subir aux animaux. Pour rester dans les idées psychanalytiques, je trouve que ton mur c'est plutôt le surmoi: les parents qui disent: "il faut manger du muscle pour avoir du muscle" (et insolente veggie rajouterait: "et manger des dents pour avoir des belles dents" ;) ), et cette idée est tellement intégrée qu'il faut briser ce "mur" pour revenir à la compassion naturelle de ne pas vouloir faire souffrir les animaux.
C'est du pointillage on est d'accord, et je ne veux pas troller ni agresser, je ne suis pas du tout dans cette branche, tu t'y connais peut-être beaucoup mieux que moi; je trouvais juste intéressant de discuter sur ce concept (c'est fou ce qu'on est obligé de faire de la prévention pour dire qu'on est pas un troll sur internet de nos jours ;) ).
Merci pour le boulot que tu accompli sur la question animale et pour m'avoir fait découvrir la moon cup il y a tant d'années, quand je te lisais déjà!

veggie poulette a dit…

Disons qu'en effet la dissonance cognitive ce sont effectivement plutôt 2 principes contradictoires mais qu'on fait coexister via un filtre, une excuse: par exemple, c'est mal de tuer les animaux : idée 1, si on en mange alors qu'on a l'idée 1 en tête il va falloir trouver une justification, et c'est la juxtaposition de toutes ces excuses que j'associe à un mur. On cloisonne notre pensée, entre d'une part ce qu'on pense être juste, et d'autre part ce qu'on fait.
Le surmoi: peut-être? Il y a certainement un rapport.
Merci de me lire depuis si longtemps, ça fait plaisir!

Grasyop a dit…

Disons que pour échapper à la « dissonance cognitive », on a tendance à pratiquer la « dissociation cognitive ».