mardi 15 novembre 2011

Réponse à Boulet

Il y a plus d'un an, Boulet, célèbre et talentueux dessinateur, publiait ce dessin.
Je n'ai jamais osé répliqué, mais maintenant que je suis retournée à l'étape poussette, ce dessin me fait particulièrement bouillir, enfin surtout la vision de la femme qui y est montrée. Je ne dois pas être la seule, vu qu'il n'y a aucun commentaire, alors que d'habitude il y en a au moins 150. Le consortium des mères en colère n'a pas dû approuver.
Bref, d'abord quand un homme conduit la poussette, il peut allègrement taper les mollets des passants, on lui en voudra moins, sous prétexte que "c'est-si-mignon-un-papa-qui-apprend-à-se servir-d'une-poussette" (même si le môme à l'intérieur a 2 ans et demi). En revanche, une mère, c'est bien connu, elle a le maniement des poussettes et des landaus-tanks inscrits dans ses gènes...


Alors bien sûr, il y a les portes-bébés et autres écharpes de portage (qui scient bien moins les épaules). Mais ce n'est pas très pratique en cas de longue balade, et pas si facile que ça à utiliser.

Mais surtout, contrairement à ce que Boulet raconte, la vie d'une mère qui trimballe une poussette c'est plutôt ça:


20 commentaires:

Mélodie a dit…

J'avoue que je suis un peu comme le monsieur qui gueule à la fin :-)
Cette même situation m'est arrivée, rue de Rivoli à Paris un samedi après-midi (=embouteillage de piétons sur le trottoir) et je me suis fait taper-racler le pied à l'arrière par une poussette, donc je me retourne, on me dit pardon, je fais un sourire crispé et je passe à autre chose car voilà il y a du monde et les gens ne font pas exprès de se bousculer, mais dans le fin fond de moi même je me dis "mais y a pas idée de se trimballer une poussette dans ces conditions, rien que pour eux ça doit vraiment être invivable !" Je pense que je suis d'autant plus sensible que je n'ai pas d'enfant et ne souhaite pas en avoir alors du coup des fois on se sent encerclé, il y a vraiment des enfants et des poussettes partout... mais bon c'est ça la vie en communauté !! (par contre le dimanche après-midi chez Ikea, là non je peux pas... :-)))) J'ai dit à mon homme que si un jour je changeais d'avis et que je lui disais que je voulais des enfants, il m'amenait chez Ikea et c'était bon pour me dégoûter !!

Mlle Pigut a dit…

Cet article montre bien que chacun voit les choses selon son propre angle de vue.
Et dire qu'il suffirait parfois de tenter d'offrir à ses yeux (et son esprit surtout) d'autres points de vue pour rester ouvert et compréhensif. C'est ce que l'on appelle l'empathie je crois, mais parait que c'est rare...

veggie poulette a dit…

Je crois que j'ai trouvé un truc que les gens détestent plus que le végétarisme: les poussettes...
Si le monde était mieux adapté aux handicapés moteurs, il le serait par conséquence aussi pour les poussettes.
Quant à tacler le pied avec, ça fait mal, mais bon de toute façon je suis un danger public même avec un couteau à beurre, il suffisait de me voir la semaine dernière à Paris dans le métro avec mon sac à dos: j'ai dû éborgner au moins 3 personnes...

Anonyme a dit…

Les notes de Boulet, que j'adore, sont à prendre au second degré! Il y a toujours une bonne part d'exagération qui participe à l'humour. :-) (Concernant les commentaires: Boulet est passé à une nouvelle version du blog il y a quelque temps, du coup tous les anciens billets ont perdu leurs commentaires).
Sur le coup, j'étais assez d'accord avec sa vision "poussée à l'extrême" pour les besoins du gag: comme Mélodie, j'ai de la peine à comprendre les gens qui s'encombrent d'une poussette au milieu d'une foule dense. Mais bon, c'est peut-être aussi parce que je n'ai pas d'enfants. :-)
En fait, je suis surprise, je pensais ta réaction portait sur ces notes (http://www.bouletcorp.com/2006/12/07/tifours/ , http://www.bouletcorp.com/2006/09/14/papillonage/ , ou encore http://www.bouletcorp.com/2006/09/20/viande/). Elles véhiculent un des slogans favoris de Boulet, "La viande c'est la force"...
En tant que végétarienne, je ne suis évidemment pas d'accord avec ce slogan, mais ces BD restent drôles (second degré toujours) et illustrent bien les représentations mentales, hélas tenaces, encore liées à l'alimentation.

Boulet a dit…

Bonjour !
Alors tout d'abord: les commentaires ont malheureusement disparu quand j'ai changé l'interface du blog, je le regrette, mais c'était juste parce qu'il était un peu compliqué de ré-importer les milliers de messages de l'ancienne version (il y a plus de 800 notes, ça représentait des jours et des jours de boulot. Après avoir tenté sans succès d'automatiser l'opération, nous avons renoncé !)
Il y a eu pas mal de réactions, certaines assez extrêmes dans les deux sens, donc j'avais précisé ceci: ce n'était aucunement un strip anti-jeunes mamans !
Je m'étais juste amusé de cette anecdote, la rue bloquée, tout le monde immobilisé, et cette dame qui tapait dans mes mollets en disant "mais enfin J'AI UNE POUSSETTE!" comme si tout à coup la foule allait s'ouvrir pour lui laisser accès aux piles de Guy des Cars. :)
J'avais l'impression de commettre un crime anti-enfance sacrée en étant coincé devant elle.
Il n'y avait aucune volonté de généraliser, juste de montrer différents échantillons des gens qu'on peut croiser dans un vide grenier. Au même titre je me moquais des vendeurs, des antiquaires, des clients... Et de moi-même.
Merci pour cette réponse en images, le meilleur moyen de contredire un point de vue volontairement caricatural et humoristique étant de répondre de la même manière ! :)

Amitiés
-Boulet-

La fourmi a dit…

Moi, ce qui me choque dans la BD de Boulet, c'est qu'il confond un thermomètre et un baromètre... LOL

veggie poulette a dit…

J'ai eu UN COMMENTAIRE DE BOULET!!!!
Youhou!!!

Sinon, pour ce qui est de répondre à ce dessin-là plutôt qu'au slogan "la viande c'est la force" ben en fait un dessin y fait allusion, ici:
http://veggiepoulette.blogspot.com/2010/05/linstant-theorie.html
mais le coup de la déesse-mère, ça m'avait pas mal marqué et ça faisait donc longtemps que je voulais faire un petit dessin dessus, surtout depuis Poulpi. Si j'avais su que Boulet en personne le regarderai, j'aurai fait un peu moins ma feignasse!

D.P C'toi, l'anagramme a dit…

Ma chère Madame Mère, pleine de bon sens, choisissait les poussettes en fonction de la hauteur de ces dernières, justement pour éviter que ses rejetons baveux ne se retrouvent pas le pif dans les gaz d'échappement.

Les mères, et a fortiori les mamans, c'est des chiantes, mais on les aime. Vive les mômans !

P.S : La maternité fait dévier ton orthographe, nom de Moi ! :p

La bise.

veggie poulette a dit…

T'es dur (sans jeu de mot...), je ne fais pas tant de fautes que ça! Va sur un skyblog, tu vas te régaler...
La bise
PS: Quand te reverrons-nous, cher anagramme?

hermine a dit…

Le Manduca, c'est un moyen de porter très simple et c'est parfait pour ce genre de sorties... essaye d'en trouver un d'occasion, ça vaut vraiment le coup !

LaPtite a dit…

Ca fait un moment que je lis tes notes(végétarienne for ever^^) mais par contre, c'est la première fois que je ne suis pas d'accord avec toi.
Je pense que tu as mal interprété les paroles de boulet: A mes yeux il ne voulait pas dire que toutes les mères étaient ainsi, mais que certaines se voyaient pousser des privilèges juste parce qu'elles possèdent une poussettes. j'ai déjà vue une femme gueuler à la caisse prioritaire pour qu'on la laisse passer, criant qu'elle était enceinte. Femme qui avait encore le ventre plat et qui avait justement couru pour arriver à cet endroit...
Certaines profitent de leur "statues" et d'autres en sont victimes, malheureusement...
Sinon continue ton blog, je l'adore, et tu as un style de dessin super =)

veggie poulette a dit…

@LAPETITE: Bien sûr il y a des abus partout, et Boulet lui-même l'a dit (voir son commentaire plus haut) qu'il parlait de cette femme là en particulier, pas en général. Quant à moi, j'ai été gêné par le coup de la déesse-mère parce que souvent à contrario des gens trouvent que les femmes enceintes "ça va bien y en marre de toutes ces "pondeuses"" (ah ah spécisme quand tu nous tiens!), un prof d'art m'avait dit aussi "quand on ne peut pas créer, on procrée" et j'ai eu aussi pas mal de réflexions sur les poussettes pas très sympa, alors que si je me la trimballe (comme toutesx les mères que j'ai croisées) , ce n'est jamais par choix. Du temps d'Eloïse (qui avait il faut dire un vieux landau poussette très encombrant) on m'a plusieurs fois refusé l'entrée du bus. Et plus récemment, alors que la poussette de Poulpi est d'une taille raisonnable, une vieille dame en me voyant monter a dit tout haut "de mon temps on interdisait les poussettes". Enfin bref, c'est pas facile facile, et également pas facile à comprendre je pense tant qu'on a pas eu un gamin à emmener loin et pour un certain temps.

@Hermine: Bah, ça ressemble à un porte-bébé normal (avec les épaules plus rembourrées sans doute). Pour avoir essayé l'écharpe de portage, je suis méchante avec, mais quand elle est bien mise (si j'étais riche je me payerai un stage de portage) c'est quand même un système qui permet de bien répartir le poids du bébé et pour lui d'être à l'aise.

8k a dit…

J'avoue qu'en lisant la BD de Boulet et aussi ta réponse, j'ai bien l'impression que tu constitues une minorité (en t'excusant platement..). Quand je tiens une porte ouverte à une mère et sa poussette, je ne reçois souvent pour toute considération qu'une absence de regard/sourire/gratitude enrobée de dédain. Message : "c'est bien normal qu'on m'ouvre les portes, après tout, je suis une mère !!". Le terme de déesse-mère me semble alors terriblement réaliste. Idem, quand je me fais tacler les chevilles dans le bus (ou ailleurs, mais c'est surtout dans le bus), la conductrice de la-dite poussette me lance un "PARDON" excédé et vindicatif dont le ton ne laisse aucun doute la nature de ses sentiments ^^

veggie poulette a dit…

C'est bien ce que je dis: c'est encore plus difficile de défendre les mères-à-poussette que le végétarisme. N'empêche, je maintien ce fait: c'est une galère souvent non choisie de se trimballer une poussette, et quand on doit traverser une foule (je ne sais pas, moi, pour aller acheter des tomates au milieu d'un marché bondé exemple) ça devient un enfer.
Et puis la comparaison avec la déesse-mère, ben je vis dans un milieu militant plus néo-malthusianiste, c'est limite si je ne dois pas me justifier d'avoir osé faire 2 enfants, et en plus je vis dans un monde paternaliste (comme tout le monde, en fait) du coup la déesse-mère, je l'attend encore...
Après, vu le nombre de mère qui existe sur Terre, il y en a forcément des revêches, des désagréables et des malpolies.

l'elfe a dit…

N'empêche tout le monde n'essaie pas l'écharpe de portage. C'est peut-être difficile, mais les bébés en poussette hurlent tout le temps alors que ceux en écharpe sont toujours calmes. En Bolivie les bébés ne pleurent jamais car ils sont toujours portés en écharpe. Sinon pour le reste, y a forcément des connards partout, dont certains qui ne sont pas prets à partager l'espace et ne supportent pas la vue d'une poussette, et des conasses qui se croient tout permis parce qu'elles ont pondu un gosse. On devrait tous les mettre dans une arène et manger du pop corn.

veggie poulette a dit…

N'empêche, paye ta polémique! Je dessine des oies en train de manger un bébé mais le dessin où les gens on le plus de contestation à formuler, c'est celui sur une ...poussette! C'est rigolo quand même.

Stalacyn a dit…

"mais bon de toute façon je suis un danger public même avec un couteau à beurre"

Mais t'es pas végétalienne ? C'quoi cette idée d'avoir un couteau à beurre ?!





(Humour, hein !)

veggie poulette a dit…

Ah! Enfin quelqu'un qui remarque la boutade sur le couteau à beurre! Ben oui j'en ai pas en fait ahaha!

Boulet a dit…

Tiens, par un gros hasard je retombe sur cette note deux-trois ans après :D
J'ai relu les commentaires et il y en avait qui m'avaient échappé, notamment concernant la viande.
Ce slogan "La viande c'est la force" a été très mal interprété (par ma faute).
Ces notes faisaient écho à une autre note qui parlait de notre attitude générale par rapport à la nourriture, dans laquelle je parlais du "charisme" des aliments: (la viande qui a des relents de barbare viril quand les légumes et les yaourts sont associés à la douceur et la faiblesse) je tentais de souligner l'absurdité de cette vision, comme si le client qui achetait de la viande devenait soudain un chasseur préhistorique. Sous-entendu: non, tu ne la chasses pas ta viande, tu l'achètes sous plastique.

La seconde note où j'aborde le thème, je mets en avant le copain qui m'en parle pour me redire justement à quel point il est aberrant de manger tant de viande. Je me moquais davantage de mes habitudes alimentaires que du végétarisme.

J'avais été approché, suite à ces notes, par un groupe végétarien qui me proposait une controverse radio-diffusée pour discuter de tout ça et je leur avais expliqué mon point de vue: je pense que le végétarisme est une super bonne idée. Écologiquement, économiquement, et surtout humainement quand on voit comment sont traités les animaux. Je leur disais simplement que j'étais d'accord à 100% avec eux mais manquais de courage pour franchir le pas moi-même :)

Bref, tout ça pour dire que cette réputation de viandard acharné vient finalement d'une description un peu trop complaisante de ma flemme et de quelques tentatives maladroites pour la tourner en ridicule.

veggie poulette a dit…

MONSIEUR Boulet 2 fois de suite sur mon blog! Quel honneur! Et c'est un peu la honte aussi parce que le dessin en question n'est vraiment pas terrible.
Pour la "polémique" sur "la viande, c'est la force" en effet je crois beaucoup aux connotations entrées plus ou moins dans l'inconscient collectif comme quoi la viande= homme virile et légumes = femme svelte. Ce qui est en effet complètement stupide quand on voit le nombre de bodybuilders végétariens/ végétaliens (ou végétaliennes).
Quant à "la flemme" c'est l'excuse la plus WTF qu'on ait pu me sortir pour m'expliquer qu'on ne soit pas devenu végétarien. Et sans doute une des plus honnête aussi. Pourtant végétaRien, de nos jours, c'est VRAIMENT facile, même quand on n'aime VRAIMENT pas cuisiner (je me rappelle très bien de la note "ma pizza métal"!). Mais bon, je ne juge pas; dans mon cas, le passage au végétarisme s'est imposé comme une évidence et non comme une décision mûrement et longuement réfléchie.