MMh là c'est de la mauvaise foi, et qui plus est de la mauvaise foi périlleuse idéologiquement ; je connais une panerée de primitivistes de tout poil qui n'iraient au mac do que pour y fiche le feu, vivent comme ils disent, tuent leurs bestioles "les yeux dans les yeux" (argument qui m'a été servi dans un de ces endroits autarciques il y a vingt cinq ans déjà) ; est-ce que la cohérence est en soi une justification ? Dans ce cas là, ma foi, c'est le plus fort qui gagne au jeu, ayant plus de moyens pour "faire comme il dit". Pour ma part, je crois qu'évaluer la validité d'idéologies sur la cohérence effective est assez dangereux.
Euh... En fait "consommer" et "respect de l'animal" sont antinomiques. Parce que les gens "consomment" des animaux justement, ils ne sont pas dans la survie, contrairement aux animaux carnivores (le fameux exemple du lion qui mange la gazelle qu'on nous ressort à chaque fois)qui ont eu physiologie qui fait qu'ils doivent chasser pour survivre, et qui ont développés des aptitudes particulières dans ce sens (par exemple la vision nocturne, des griffes, etc). Nous nous faisons naître des animaux dans le seul but de les manger, et toute la vie de l'animal, y compris ses caractéristiques génétiques (sélectionnés par l'humain), vont être contrôlés et calibrés jusqu'à sa mort. Finalement cette femme n'est pas si paradoxale que ça, car Mac Do ou élevage bio, les différences vont être économiques, environnementales, humaines; mais la vache au fond reste un produit au lieu d'être considéré comme un être sentient.
Je suis d'accord avec toi sur le fond et sur le côté hypocrite de beaucoup de ces discours...en revanche je ne pense pas qu'on puisse affirmer dans l'absolu que la vache soit toujours un produit dès qu'elle donne lieu à une consommation. Ce serait tellement simple d'appréhender cette réalité s'il s'agissait d'une opposition binaire : non consommation respectueuse vs. consommation où la vache est toujours et absolument un produit...en fait beaucoup de travaux en sociologie, anthropologie ou autre montrent que la relation entre les éleveurs et leurs vaches est vraiment très complexe (j'entends élevage au sens de petits élevages, quand il y a une réelle proximité). Je ne dis pas ça du tout pour défendre l'élevage en question mais parce que je pense que c'est important d'avoir ça en tête pour comprendre ce qui se passe dans la tête des personnes concernées et quelles dynamiques sont à l'oeuvre... c'est assez fou de constater qu'on peut aimer un être et prendre soi même la décision de le tuer, mais aussi fou que ce soit, c'est possible. Et du coup j'ai peur que les discours du type "si vous consommez des produits animaux ou que vous êtes éleveur c'est que vous considérez l'animal comme un produit" ou "vous ne considérez pas l'animal comme un être sensible", ça tombe vite à l'eau. Justement parce que beaucoup peuvent reconnaître entièrement la sensibilité de l'animal et continuer quand même cette activité pour un tas d'autres raisons
Bon et sinon des gens qui ont ce discours de "retour à la terre" et qui mangent allègrement au Macdo dès qu'on leur propose, j'en connais aussi... je serais indulgente si c'était pas les mêmes personnes qui venaient me faire des commentaires sur mon végétarisme ;)
Pour l'aspect eleveur , ils sont mignons et parlent parfois d'un pincement au coeur quand les vaches partent a l'abattoir. A savoir s'il s'agit de la conscience d'avoir trahi leur confiance ou l'impatience de recevoir le chèque.
@la Nébuleuse: Si par non binaire, tu veux dire qu'il y a d'un côté les éleveurs qui maltraitent violemment les animaux avant de les envoyer à l'abattoir, tandis que d'autres les maltraitent mais sans le vouloir, parce que ce sont les conditions même de l'élevage qui font ça, bah la différence me paraît bien mince. On peut pas juste leur foutre la paix, aux animaux, une bonne fois pour toute?
En fait, la démarche "permettre aux animaux de vivre pour eux-même" est incroyablement difficile.
Quand il s'agit de chats ou de chiens, personne n'a a redire sur les bénévoles qui passent leur temps en refuges. Quand il s'agit de vaches et de cochons ou de poules, en refuge pour animaux de ferme, c'est PAREIL, mais c'est tellement nié que c'en est n'importe quoi.
Sans compter que quitte a avoir 50% de revenus en subventions, payer pour de la protection animale pour animaux "ex-fermiers" est plus acceptable que d'engloutir dans l'usine à gaz de l'élevage. Mais les gens ne veulent payer des impôts que pour ... en fait ils ne veulent jamais payer d'impôts.
Dans un monde vegan, ça ne dérangerait pas tant que ça de payer des impôts pour les sanctuaires. En tous cas pas plus que pour des écoles ou des hôpitaux. Oui mais ça n'existe pas. Oui ben on peut toujours imaginer hein.
J'ai une fois eu un gros débat avec des écolos anti-vegans, déjà avec tous leurs vrais combats (anti-OGM, pour le commerce de proximité, pour les petites exploitations agricoles etc) je vois pas pourquoi ils perdent du temps à critiquer leurs alliés mais ça c'est un autre sujet... Leur discours en résumé: "les véganes sont des gens urbains qui ont aucun sens de la réalité de la production alimentaire et qui achètent n'importe quoi tant que c'est végane indépendamment de la provenance et de la durabilité. T'en connais beaucoup des véganes qui font attention à la provenance?"
Ce à quoi j'ai répondu... "heuuu... toutes et tous?"
L'aspect "new age" ou néo-spiritualité syncrétique esquissée dans le dessin est intéressant aussi. Le végétarisme a été dans l'histoire associé à des motivations également spiritualistes, notamment par les pythagoriciens ou les néo-platoniciens (relire De l'abstinence de Porphyre notamment), ou plus récemment par certains mouvements chrétiens, bouddhistes, ou new age... Il ne faut pas totalement oublier cet aspect important, que l'abstinence de chaire animale fut et reste encore perçu par certains comme des actes relevant de l'accomplissement de soi et du développement spirituel. On peut en penser ce qu'on veut, mais du moment que les animaux sont épargnés, pourquoi pas ?
Pourquoi pas, en effet? Sauf que, à bien y regarder, quand il s'agit d'une pratique religieuse et non d'un respect de l'animal, on ne met de fait pas les animaux à l'abri d'exploitations, tortures ou violences. Dans ce dessin il y a quand même principalement le reflet d'un discours "New Age de comptoir" qui consiste à faire une sorte d'appropriation culturelle d'une vision qui plus est tronquée de l'animisme, dans l'unique but de justifier le fait de manger de la viande et de l'entourer de mystico-exotisme.
14 commentaires:
Rooo merde c'est tellement vrai :s
MMh là c'est de la mauvaise foi, et qui plus est de la mauvaise foi périlleuse idéologiquement ; je connais une panerée de primitivistes de tout poil qui n'iraient au mac do que pour y fiche le feu, vivent comme ils disent, tuent leurs bestioles "les yeux dans les yeux" (argument qui m'a été servi dans un de ces endroits autarciques il y a vingt cinq ans déjà) ; est-ce que la cohérence est en soi une justification ? Dans ce cas là, ma foi, c'est le plus fort qui gagne au jeu, ayant plus de moyens pour "faire comme il dit". Pour ma part, je crois qu'évaluer la validité d'idéologies sur la cohérence effective est assez dangereux.
Si on consommait des animaux dans le respect de l'animal, effectivement, je dis pas.
Mais on achète sa bouffe en supermarché et tout tourne autour de la surconsommation alors non, ça ne marche pas.
Euh... En fait "consommer" et "respect de l'animal" sont antinomiques. Parce que les gens "consomment" des animaux justement, ils ne sont pas dans la survie, contrairement aux animaux carnivores (le fameux exemple du lion qui mange la gazelle qu'on nous ressort à chaque fois)qui ont eu physiologie qui fait qu'ils doivent chasser pour survivre, et qui ont développés des aptitudes particulières dans ce sens (par exemple la vision nocturne, des griffes, etc). Nous nous faisons naître des animaux dans le seul but de les manger, et toute la vie de l'animal, y compris ses caractéristiques génétiques (sélectionnés par l'humain), vont être contrôlés et calibrés jusqu'à sa mort. Finalement cette femme n'est pas si paradoxale que ça, car Mac Do ou élevage bio, les différences vont être économiques, environnementales, humaines; mais la vache au fond reste un produit au lieu d'être considéré comme un être sentient.
Je suis d'accord avec toi sur le fond et sur le côté hypocrite de beaucoup de ces discours...en revanche je ne pense pas qu'on puisse affirmer dans l'absolu que la vache soit toujours un produit dès qu'elle donne lieu à une consommation. Ce serait tellement simple d'appréhender cette réalité s'il s'agissait d'une opposition binaire : non consommation respectueuse vs. consommation où la vache est toujours et absolument un produit...en fait beaucoup de travaux en sociologie, anthropologie ou autre montrent que la relation entre les éleveurs et leurs vaches est vraiment très complexe (j'entends élevage au sens de petits élevages, quand il y a une réelle proximité). Je ne dis pas ça du tout pour défendre l'élevage en question mais parce que je pense que c'est important d'avoir ça en tête pour comprendre ce qui se passe dans la tête des personnes concernées et quelles dynamiques sont à l'oeuvre... c'est assez fou de constater qu'on peut aimer un être et prendre soi même la décision de le tuer, mais aussi fou que ce soit, c'est possible. Et du coup j'ai peur que les discours du type "si vous consommez des produits animaux ou que vous êtes éleveur c'est que vous considérez l'animal comme un produit" ou "vous ne considérez pas l'animal comme un être sensible", ça tombe vite à l'eau. Justement parce que beaucoup peuvent reconnaître entièrement la sensibilité de l'animal et continuer quand même cette activité pour un tas d'autres raisons
Bon et sinon des gens qui ont ce discours de "retour à la terre" et qui mangent allègrement au Macdo dès qu'on leur propose, j'en connais aussi... je serais indulgente si c'était pas les mêmes personnes qui venaient me faire des commentaires sur mon végétarisme ;)
Ah <3 .............
Pour l'aspect eleveur , ils sont mignons et parlent parfois d'un pincement au coeur quand les vaches partent a l'abattoir. A savoir s'il s'agit de la conscience d'avoir trahi leur confiance ou l'impatience de recevoir le chèque.
C'est sinon, un gros problème de language.
@la Nébuleuse: Si par non binaire, tu veux dire qu'il y a d'un côté les éleveurs qui maltraitent violemment les animaux avant de les envoyer à l'abattoir, tandis que d'autres les maltraitent mais sans le vouloir, parce que ce sont les conditions même de l'élevage qui font ça, bah la différence me paraît bien mince. On peut pas juste leur foutre la paix, aux animaux, une bonne fois pour toute?
En fait, la démarche "permettre aux animaux de vivre pour eux-même" est incroyablement difficile.
Quand il s'agit de chats ou de chiens, personne n'a a redire sur les bénévoles qui passent leur temps en refuges. Quand il s'agit de vaches et de cochons ou de poules, en refuge pour animaux de ferme, c'est PAREIL, mais c'est tellement nié que c'en est n'importe quoi.
Sans compter que quitte a avoir 50% de revenus en subventions, payer pour de la protection animale pour animaux "ex-fermiers" est plus acceptable que d'engloutir dans l'usine à gaz de l'élevage. Mais les gens ne veulent payer des impôts que pour ... en fait ils ne veulent jamais payer d'impôts.
Dans un monde vegan, ça ne dérangerait pas tant que ça de payer des impôts pour les sanctuaires. En tous cas pas plus que pour des écoles ou des hôpitaux. Oui mais ça n'existe pas. Oui ben on peut toujours imaginer hein.
Ca fait plusieurs fois que je dis ailleurs que j'aurais aucuns complexes a payer des impôts pour la -vraie-protection animale.
Ca les vexe en général.
Ahahahah!
J'ai une fois eu un gros débat avec des écolos anti-vegans, déjà avec tous leurs vrais combats (anti-OGM, pour le commerce de proximité, pour les petites exploitations agricoles etc) je vois pas pourquoi ils perdent du temps à critiquer leurs alliés mais ça c'est un autre sujet...
Leur discours en résumé: "les véganes sont des gens urbains qui ont aucun sens de la réalité de la production alimentaire et qui achètent n'importe quoi tant que c'est végane indépendamment de la provenance et de la durabilité. T'en connais beaucoup des véganes qui font attention à la provenance?"
Ce à quoi j'ai répondu... "heuuu... toutes et tous?"
L'aspect "new age" ou néo-spiritualité syncrétique esquissée dans le dessin est intéressant aussi. Le végétarisme a été dans l'histoire associé à des motivations également spiritualistes, notamment par les pythagoriciens ou les néo-platoniciens (relire De l'abstinence de Porphyre notamment), ou plus récemment par certains mouvements chrétiens, bouddhistes, ou new age... Il ne faut pas totalement oublier cet aspect important, que l'abstinence de chaire animale fut et reste encore perçu par certains comme des actes relevant de l'accomplissement de soi et du développement spirituel. On peut en penser ce qu'on veut, mais du moment que les animaux sont épargnés, pourquoi pas ?
Pourquoi pas, en effet? Sauf que, à bien y regarder, quand il s'agit d'une pratique religieuse et non d'un respect de l'animal, on ne met de fait pas les animaux à l'abri d'exploitations, tortures ou violences.
Dans ce dessin il y a quand même principalement le reflet d'un discours "New Age de comptoir" qui consiste à faire une sorte d'appropriation culturelle d'une vision qui plus est tronquée de l'animisme, dans l'unique but de justifier le fait de manger de la viande et de l'entourer de mystico-exotisme.
Enregistrer un commentaire